Moriarty by Anthony Horowitz

Moriarty by Anthony Horowitz

Auteur:Anthony Horowitz [Horowitz, Anthony]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman, Policier, Littérature anglaise
Éditeur: Calmann-Lévy
Publié: 2014-06-30T22:00:00+00:00


Cette nuit-là, j’eus le sommeil agité. Mon repos fut une nouvelle fois troublé par mon incommodant voisin, qui ne quittait apparemment jamais sa chambre et hantait l’hôtel de sa présence. À ma connaissance, il ne descendait prendre ni le petit déjeuner ni le dîner. Selon la femme de chambre, il était arrivé en même temps que moi mais ne sortait pas. Je songeai à aller frapper à sa porte pour me confronter à lui, puis me ravisai. Peut-être était-il un innocent voyageur que seule mon imagination avait transformé en personnage menaçant. De fait, sans le bruit de sa toux et la brève apparition de sa silhouette derrière la fenêtre, j’aurais ignoré son existence.

Nettement plus perturbants furent mes rêves étranges et baroques de Clarence Devereux. Je voyais son visage, ses yeux méchants, ses doigts ridiculement trop courts pour un homme. Je l’entendais crier : « Je ne mange pas de viande ! », avant de me retrouver allongé sur une assiette gigantesque, entre un couteau et une fourchette, sur le point d’être dévoré par lui. Ou bien j’étais de retour à la légation américaine avec Robert Lincoln et sa femme. Ou encore aux chutes du Reichenbach, plongeant pour l’éternité dans une eau tourbillonnante, et me réveillant en sursaut dans mon lit, les draps froissés, la pluie fouettant les vitres.

Je n’avais pas d’appétit et touchai à peine à mon petit déjeuner tant j’étais anxieux de connaître les conséquences de notre aventure de la soirée. Les nouvelles, quand Jones me les rapporta, n’étaient pas fameuses. Contrairement à mes suppositions, une plainte officielle avait déjà été déposée à son encontre auprès du préfet de police.

— Notre ami Coleman DeVriess a eu l’audace de la signer lui-même, m’annonça Jones dans le coche. (Les roues faisaient gicler l’eau des flaques laissées par l’orage de la nuit.) La plainte est arrivée ce matin dès neuf heures. Du travail rapide, vous ne trouvez pas ?

— Que va-t-il se passer ?

— Je vais probablement perdre mon poste.

— Tout est ma faute…

— Mais non, voyons. C’est sans importance. Et ma chère Elspeth sera ravie. Par ailleurs, il nous reste quelques jours avant que la procédure aboutisse. Il y aura un interrogatoire, puis un comité, puis un délibéré, puis un compte rendu et enfin une recommandation. C’est ainsi que la police britannique fonctionne. Beaucoup de choses peuvent se produire pendant ce laps de temps. — Mais qu’allons-nous faire ?

— Nous sommes devant un dilemme, c’est vrai. Nous ne pouvons pas arrêter Clarence Devereux. Il sera difficile de l’interroger sans l’autorisation de son ministre plénipotentiaire, et je suppute que ce ne sera pas simple, surtout à la lumière des derniers événements. Quelle preuve avons-nous, en effet, qu’il soit impliqué dans une quelconque activité sulfureuse ?

— Vous avez vu les dossiers que j’ai apportés de New York. Et vous avez entendu les remarques de votre collègue, Stanley Hopkins. Le nom de Devereux est connu partout dans Londres.

— Mais pas le nom de Coleman DeVriess. Je dois admettre que c’est ingénieux pour un criminel



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